Le Département de Seine-Maritime compte 745 communes. Son histoire est marquée de pôles importants dès l’époque gallo-romaine. Elle se développe comme lieu stratégique des invasions nordiques, enjeu de multiples conflits. La mer ouvre des perspectives aux conquêtes et au commerce lointain. Plus tard, c’est la proximité de Paris qui en fait un lieu de villégiature privilégié.
LONGUEVILLE-SUR-SCIE
(Source : Collection Le patrimoine des communes de la Seine-Maritime, Flohic Editions)
Histoire
Des découvertes archéologiques ont permis de découvrir l’occupation du site dès l’époque gallo-romaine. A l’occasion de travaux entrepris pour la reconstruction du chœur de l’église, une fosse importante où étaient ensevelis pêle-mêle des chevaux et des soldats a été mise à jour. Il s’agit des vestiges d’une des nombreuses batailles dont Longueville a été le théâtre. Ainsi, en 1094, Philippe 1er y combat les Anglais. Charles le Mauvais, roi de Navarre, y tient le siège en 1356, tandis qu’en 1438, les Anglais s’emparent à nouveau du village. Enfin, Charles le Téméraire le pille et le brûle en 1472. Mais Longueville connaît d’autres hôtes illustres, plus pacifiques, comme Saint Louis en 1257 et Henri IV en 1589.
Le fief appartient d’abord aux chevaliers normands Giffard, Comtes de Normandie et de Buckingham. Puis, de 1364 à 1391, il échoit à Bertrand Du Guesclin, avant de relever en 1149 de l’autorité du Bastard de Dunois-Orléans. Le domaine demeure dans cette famille jusqu’à la mort de son dernier descendant en 1694. La commune moderne est née de la réunion des anciennes paroisses de Longueville-la-Giffart et de Vaudreville. Notez qu’un portail de l’église (de Vaudreville ?), rappelant l’ordre des Cordeliers, a été démonté et remis en place en guise d’entrée d’une maison, propriété communale, appelée « Maison Madeleine Lefebvre », du nom de sa donatrice. Ce portail provient, certainement, à l’origine, de l’église de Bertreville-Saint-Ouen, incendiée en 1798.
A l’emplacement d’un « castellum » romain et d’un château fort initial en bois, Gauthier Giffard, compagnon et vassal de Guillaume le Conquérant, fait construire un édifice de pierres, au XIème siècle, dont les soubassements demeurent. Bâti sur une butte haute de 120 mètres, il est entouré d’une enceinte hexagonale percée de deux pont-levis à l’est et à l’ouest dont les tours demeurent actuellement. Les vestiges d’architectures en brique proviennent de l’édifice reconstruit au XVIème siècle et remanié pendant les siècles suivants. (Classé Monument Historique en 1944 et 1969). Une plaque commémorative en pierre a été apposée en 1966 (M. André LEBAUDY était alors Maire de la commune) sur la gauche du château, en l’honneur des combattants d’Hastings en 1066. Gauthier Giffard, seigneur de Longueville, est l’un d’entre eux.
L’église Saint-Pierre
(Xième -XVIème siècles, briques et grès)
De l’édifice de style roman et gothique du XIème siècle subsiste quelques parties tuffeuses, des cintres de la nef, ainsi que des arcs murés et quatre fenêtres supérieures dans le mur gouttereau nord. L’appareil de grès date du XVIème siècle, à l’instar du portail installé en 1582. Des sculptures du XVIème siècle, en grès, au portail de l’église, comportant une coquille, rappellent les pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle, un poisson personnifiant le Christ ou évoquant le miracle de la multiplication et une marguerite.
(Source Julien DECHAMPS)
« Au dehors de l’église, le fût d’un calvaire en grès : « Pierre Le Tellier avocat fiscal 1584 » surmonté de l’écu du duché de Longueville et ce qui semble être la coupe d’un bénitier. Le portail en anse de panier est en grès et date du XVIème. Il présente des inscriptions empruntées aux livres saints « Ma maison sera appelée maison de prière. Quiconque entrera par moi sera sauvé ». On note les traces d’un auvent, le nom d’un trésorier : Johannes de Montfort et le nom du curé : N Blondel, curatus erat anno 1582. A voir des sculptures sur les grès : un cœur transpercé, un dragon, un vase et des marguerites (symboles éloignant les esprits malins), un poisson représentant le Christ, une coquille St Jacques et une sirène. La porte est parcheminée. Auprès, le Monument aux morts de 14 -18 est encadré par 4 obus en forme d’ogive : drapeau, couronne, sabres, « A nos frères d’arme », croix de guerre 14-18. La croix en grès du XVIe est spiralée avec décor de cœurs, marguerites, raisin, fers de lance. Sur le socle : « L’an MDXXXII (1532) Me Charles Parmentier p bre dona ceste + pries Dieu pour luy ». L ‘extérieur de la sacristie en silex réticulé, la grille de fenêtre romane est forgée à la « médiévale », sans soudure. La tourelle chapeautée permet curieusement d’accéder au clocher servant aussi de pigeonnier. Un Cartouche d’altitude indique 66 m.
A l’intérieur le baptistère du XVIe présente une tête mi-homme mi-chat (le malin), un griffon, un ange se saisissant d’un serpent : le baptême chasse le diable. Le plan du prieuré (fera l’objet d’un post). Pierre tombale de Jean Thomas, sieur de Verdun et Catherine Rasset (morts en 1575), arcs romans XIème comblés de briques. Voir les Vitraux 19ème. (MDCCCLXXI= 1871), la statue de St Louis.
Une ancienne auberge dénommée « Auberge de l’Ecu de France » a été édifiée vers 1865, après que le tracé de la route départementale reliant Bolbec à Blangy-sur-Bresle a frappé d’alignement la « Grande Auberge ». Notons que Guy de Maupassant y séjourne en octobre 1878.
Des fonts baptismaux du XVIème siècle, en pierre sculptée, classés Monument Historique en 1908, ornent l’entrée de l’Eglise Saint-Pierre de Longueville.
Un orgue, datant de 1862, en chêne, placé en tribune de cette église, au-dessus de l’entrée principale, dispose d’un buffet a deux tourelles (Facteur : Cavaillé-Coll).
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La mairie, qui date de 1936, en brique et pierre. Architecte : Lancesseur
Le drapeau révolutionnaire, mis sous verres dans la salle du conseil municipal de la commune. En tissu, il date de la fin du XVIIIème siècle et est certainement la première bannière révolutionnaire de la garde nationale longuevillaise. Le 2ème drapeau de ce type, en Seine-Maritime, se trouve à la mairie de Montville.
Une plaque commémorative, datant de 1936, en marbre, rend hommage à la personnalité de Pierre Le Verdier (1854-1935), Maire de Belmesnil (1903-1935), Conseiller Général du canton de Longueville-sur-Scie et vice-Président du Conseil Général (1923-1934). Il fut un ardent promoteur de l’électrification rurale de la Seine-Inférieure, actuelle Seine-Maritime.
Un écusson canadien, datant de 1944, installé dans la salle du conseil municipal, ayant pour devis « Bon cœur et bon bras », rappelle que Longueville-sur-Scie a été libérée le 1er septembre 1944 par le régiment canadien de Maisonneuve. Un des soldats de ce Régiment, M. Richard OUELETTE, a été inhumé au cimetière de Longueville en 2006, rejoint 6 ans plus tard par sa femme, normande.
L'administration
La commune de Longueville-sur-Scie a été chef-lieu de canton depuis le XIXème siècle. Mais, avec la réforme territoriale, et par décret du 27 février 2014, le canton de Longueville-sur-Scie a été fusionné avec les cantons de Bacqueville-en-Caux, Tôtes et quelques communes de celui de Bellencombre pour devenir le canton de Luneray.
Les Maires depuis 1830
Depuis mars 2014
M. Olivier BUREAUX
De 2001 à mars 2014
M. Serge BOULANGER
De 1983 à 2001
Dr René DELCOURT
De 1977 à 1983
M. Bernard PRIEUX
De mai 1942 à 1977
M. André LEBAUDY
De 1928 à avril 1942
M. Robert DELAFONTAINE
De septembre 1921 à juin 1928
M. Paul ROLLE
De juillet 1921 à septembre 1921
M. Jules DUVEY
De 1920 à juillet 1921
M. Robert DELAFONTAINE
De 1919 à décembre 1920
M. Honoré DELAHAYE
D’avril 1909 à novembre 1919
M. Jules DUVEY
D’avril 1906 à avril 1909
M. Armand LAURENT
De 1896 à 1906
M. Henri LEGRAS
De 1880 à avril 1896
M. Louis LEGRAS
De septembre 1870 à mai 1880
M. Louis COUPPEY
De mars 1861 à septembre 1870
M. Louis Amédée d’IMBLEVAL
De juillet 1852 à mars 1861
M. Pierre LEGRAS
De juillet 1831 à juillet 1852
M. Louis Amédée d’IMBLEVAL
De septembre 1830 à juin 1831
M. Louis Amédée d’IMBLEVAL
De février 1830 à septembre 1830
M. Vincent FERAY